Test du jeu vidéo Heart of the Alien sur Mega CD (2024)

Tout le monde connaît aujourd’hui – ou devrait connaître - le fabuleux Out Of This World (appelé également Another World, suivant les zones géographiques où il était vendu). Cet étonnant soft d’Eric Chahi, véritable fer-de-lance de la « French touch », retraçait les aventures de Lester Chaykin, un scientifique qu’une expérience malheureuse a littéralement transplanté dans un autre monde. Capturé par une race d’humanoïdes esclavagistes, Lester parvenait à s’échapper en même temps qu’un compagnon d’infortune de la même race que ses geôliers et, ensemble, tentant le tout pour le tout, ils essaieront de traverser la cité, ses souterrains, ses faubourgs, ses recoins secrets, dans une quête pour un hypothétique échappatoire loin de ce monde hostile.

Le grand point fort d’Another world résidait dans son atmosphère unique et dans le mode de progression choisi. Pour la première fois, on ne se contentait pas d’évoluer à travers une succession de stages bien définis et terminés par un sempiternel boss de fin de niveau, mais on progressait constamment, sans la moindre interruption, au cœur d’une seule et même aventure. Les situations rencontrées étaient variées au possible, et il fallait tout à la fois réfléchir et se fier à son instinct pour se sortir vivant de cette aventure. Ce sentiment d’immersion, incroyable pour l’époque, positionnait Another world comme un des chef-d’œuvres incontournables du début des années 90. A la fin du jeu, l’extraterrestre amical embarquait un Lester inconscient sur le dos d’un étrange lézard volant, loin de la cité esclavagiste et vers une destination inconnue. La fin de l’histoire restant en suspens, toutes les possibilités restaient ouvertes. Il faudra attendre 1994 pour qu’une suite à Another World paraisse, exclusivement sur Mega-CD, mais sans Eric Chahi aux commandes du projet, ce qui entraîne que beaucoup de fans ne considèrent pas Heart Of The Alien comme une « véritable » suite.

Heart Of The Alien reprend pourtant l’aventure là où Another World l’avait abandonné. Le reptile transportant les deux fugitifs dépose un Lester bien mal en point et son nouvel ami (appelons-le « l’alien » pour faire plus simple) dans ce qui semble être les ruines d’un village. Lester est toujours inconscient et l’alien le dépose en sécurité sur une paillasse dans l’une des chaumières en ruine. On comprend alors, suite à un flash-back, l’itinéraire de l’alien depuis quelques semaines. Il était le chef de ce village, jusqu’au jour où les esclavagistes de la cité investirent brutalement le lieu pour y capturer de futurs travailleurs forcés, aidés en cela par la trahison de l’un des villageois. Le chef se défendit vaillamment, neutralisant la moitié des assaillants à lui seul, mais fut finalement submergé par le nombre. Admiratifs de sa grande valeur martiale, les esclavagistes décidèrent de garder l’alien comme gladiateur pour leurs jeux du cirque. C’était sans compter l’arrivée inopinée de Lester dans ce monde et leur évasion à tous les deux. A présent en sécurité, l’alien n’a cependant pas oublié son peuple prisonnier, ni ce qu’il doit à son étrange allié venu de la Terre. Pendant que Lester récupère ses forces, voici notre alien parti délivrer ses concitoyens du joug des esclavagistes et, en chemin, chercher un moyen d’aider Lester à retourner chez lui.

Dès le début du jeu, on se retrouve en terrain de connaissance. L’écran directement à l’ouest de la zone de départ est occupé par un de ces gros monstres noirs qui avaient déjà pourchassé Lester dans l’épisode précédent. La tactique est d’attirer la créature puis de cavaler vers l’est et de grimper sur un débris de mur judicieusement placé sur le chemin. Le monstre se jettera alors sur une petite bestiole qui traînait au sol et oubliera l’alien. Le chemin dégagé, il faudra franchir quelques précipices, éviter des drones désintégrateurs et des chauve-souris carnivores, avant de récupérer la première arme du jeu, un fouet à plasma. On pourra bien entendu aussi utiliser plus tard le célèbre pistolet laser du premier épisode et son célèbre triple mode de tir. L’essentiel est de vous souvenir que, tout comme dans Another World, vous allez salement en baver pour aider votre personage à accomplir sa destinée !

Réalisation technique :

La réalisation suit en tout point celle d’Another World sur Megadrive. Les graphismes sont donc un poil moins nets que sur Pc ou Super NES, mais le tout reste parfaitement lisible. Plus que par sa qualité technique proprement dite, c’est surtout par son esthétique extraterrestre et son univers unique qu’Another World avait su charmer les joueurs. L’animation, elle aussi, a vieilli si on la considère avec des yeux actuels mais elle reste néanmoins infiniment supérieure à la moyenne des jeux vidéo de cette époque. Au niveau de la progression, il n’y a pas de surprises : Heart Of The Alien se joue rigoureusement de la même manière qu’Out Of This World. Un gameplay que l’on trouvera, au choix, résolument original ou totalement frustrant. En tout cas, on retrouvera les sauts millimétrés, les pièges qui nécessiteront une précision d’orfèvre pour être franchis sans dommages, et un rapport aux commandes qui, quoi qu’on en dise, n’est pas toujours optimal. Comme dans Out Of This World cependant, un genre de sauvegarde automatique est prévu tous les 4 ou 5 tableaux et des codes sont disponibles à chaque sauvegarde pour le cas où on souhaiterait revenir plus tard à cet endroit. La bande sonore est discrète, mais souligne judicieusement les moments cruciaux de l’action.

En bref : 16/20 : Heart Of The Alien s’adresse avant tout à ceux qui avaient adoré Another World. Le type d’obstacles et de situations reste globalement identique, mais on dénote tout de même pas mal de nouveautés. La principale force d’Heart Of The Alien (qui est également son pire défaut pour ceux qui n’adhèrent pas à ce principe) réside dans ses principes de jeux assez particuliers, qui réclament d’innombrables tentatives, couplées à un timing et à une précision d’enfer pour qu’on puisse progresser. On aime ou on n’aime pas. Au niveau du fond, le scénario est plus complexe et très bien conçu, avec de fréquents flashbacks explicatifs. C’est à se demander pourquoi ce soft, qui vaut Another World en tous points, avait été si mal accueilli à l’époque…

Il ne faut pas oublier non plus que Heart Of The Alien est une exclusivité Mega-CD. Pour une fois que ce support servait réellement à quelque chose, on ne va tout de même pas s’en plaindre. De plus, Another World est également présent sur le CD, de manière à ce qu’on puisse revivre l’entièreté de l’aventure d’une seule traite. Que demande le peuple ?

Test du jeu vidéo Heart of the Alien sur Mega CD (2024)

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Author: Arline Emard IV

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